Une version anglaise suivra.
Le English-Language Arts Network (ELAN), la Quebec Writers’ Federation (QWF), la Québec Drama Federation (DQF) et l’Association des éditeurs de langue anglaise du Québec (AELAQ) souhaitent contester les conclusions d’un récent rapport publié par le député du Bloc Québécois, Mario Beaulieu. Ce rapport exprime des préoccupations quant à l’allocation de fonds fédéraux pour soutenir la vitalité de notre communauté linguistique minoritaire, insinuant qu’ils contribuent à l’anglicisation du Québec. L’allégation selon laquelle ces fonds sont utilisés à des fins autres que le soutien déclaré d’une communauté de langue officielle reconnue par le gouvernement fédéral, est dénuée de fondement et n’est pas étayée de manière adéquate par les conclusions du rapport.
ELAN et ses organisations affiliées, QWF, QDF et AELAQ, sont des organismes à but non lucratif œuvrant à mettre en relation, soutenir et créer des opportunités pour les artistes et les travailleurs culturels d’expression anglaise de toutes les régions du Québec. Nous unissons nos compétences et nos ressources pour favoriser le développement professionnel et pour partager les sources de financement, les perspectives d’emploi et les appels à la participation dans le domaine artistique. Nous défendons les intérêts de nos membres tout en partageant une cause commune avec la communauté artistique francophone.
Nous souhaitons souligner la légitimité du soutien financier fédéral à la communauté d’expression anglaise du Québec, reconnue comme une communauté de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM). Ce financement joue un rôle essentiel en permettant aux divers organismes communautaires de mener à bien leurs missions cruciales. Il contribue de manière significative au travail indispensable accompli par ces organismes au service de la communauté. Nous tenons également à mettre en lumière son impact spécifique sur la vitalité continue de la scène artistique et culturelle d’expression anglaise du Québec, confrontée à des défis distincts par rapport au secteur francophone de la province.
Selon une analyse des données du dernier recensement réalisée par Hill Stratégies en 2023, on recense 13 800 artistes d’expression anglaise au Québec, représentant 32 pour cent de l’ensemble des artistes de la province. Le Québec et le Nouveau-Brunswick se distinguent en tant que seules provinces affichant une proportion aussi significative d’artistes de langue minoritaire dans leur secteur artistique respectif. Malgré leur présence substantielle dans le secteur, le revenu médian d’emploi des artistes d’expression anglaise est inférieur de 21 pour cent à celui de leurs homologues francophones au Québec, tandis que leur revenu personnel médian de toutes les sources, est inférieur de 17 pour cent.
De plus, il est pertinent de noter que le revenu personnel médian des artistes d’expression anglaise au Québec, établi à 31 000 $, est comparable à celui des artistes francophones du reste du Canada, s’élevant à 30 400 $.
Ces données offrent une perspective sur le secteur des arts et de la culture, mais elles confirment également des statistiques plus larges documentées ailleurs : bien que les Québécoises et Québécois d’expression anglaise représentent 14,9 % de la population du Québec, ils constituent 23 % de tous les Québécois vivant en situation de pauvreté et font face à un taux de chômage nettement plus élevé.
En résumé, ces données contredisent directement les affirmations générales du rapport selon lesquelles nous serions une « fausse minorité » et qu’il existerait une « asymétrie » par rapport aux défis rencontrés par les communautés francophones à l’extérieur du Québec.
La communauté artistique d’expression anglaise, loin d’être une force d’anglicisation, est solidement enracinée dans la société québécoise et contribue avec fierté à la diversité et à la vitalité de la culture québécoise, que ce soit chez nous, dans le reste du Canada ou à l’échelle internationale. Le succès mondial de nombreux artistes d’expression anglaise ouvre de nouvelles opportunités pour les créateurs des deux communautés linguistiques, renforçant ainsi la réputation du Québec en tant que société qui accorde une grande importance aux arts.
Les subventions fédérales allouées à des organismes tels qu’ELAN et ses organisations affiliées soutiennent cette contribution en fournissant des services essentiels à la communauté artistique et culturelle d’expression anglaise, qui est confrontée à des niveaux significatifs de précarité, tout en continuant à produire des œuvres de haute qualité. Cela permet aux Québécoises et Québécois d’expression anglaise de tous horizons de partager leur propre récit et d’apporter une contribution essentielle à la vitalité de leurs communautés, ainsi qu’à la diversité de la société québécoise dans son ensemble.
ELAN, QWF, QDF et AELAQ ont toujours défendu la protection de la langue française au Québec et ont cherché à collaborer avec la communauté artistique francophone pour atteindre nos nombreux objectifs communs dans le secteur, dans la mesure du possible. À cette fin, nous appuyons la collaboration et l’échange continus entre les artistes d’expression anglaise et les artistes francophones dans des créations artistiques qui contribuent à renforcer les liens entre nos communautés linguistiques. Nous apportons également notre soutien au travail, ainsi qu’au financement fédéral, des organismes de langue française à l’extérieur du Québec qui œuvrent à préserver la culture et la vitalité de leurs communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Nous sommes fermement convaincus que l’utilisation légitime des fonds fédéraux destinés aux communautés de langue officielle en situation minoritaire pour soutenir la communauté d’expression anglaise, caractérisée par sa diversité et ses propres besoins et défis, n’entame en aucune manière ces valeurs. Au contraire, cela permet aux Québécoises et Québécois d’expression anglaise de contribuer de manière accrue à la richesse et à la diversité du paysage culturel du Québec et du Canada.
The English-Language Arts Network (ELAN), the Quebec Writers’ Federation (QWF), the Quebec Drama Federation (QDF) and the Association of English-language Publishers of Quebec (AELAQ) wish to refute the conclusions drawn in a recent report released by Bloc Québécois MP Mario Beaulieu. The report condemns the use of federal funds to support the vitality of our minority-language community, implying that they contribute to the anglicization of Quebec. The implication that these funds serve any purpose other than the stated goal of supporting a federally recognized Official Language Community is in bad faith and is insufficiently supported by the report’s conclusions.
ELAN and its sister organizations, QWF, QDF and AELAQ, are not-for-profit organizations that connect, support, and create opportunities for English-speaking artists and cultural workers from every region of Quebec. We share expertise and resources for career advancement, funding opportunities, employment opportunities, and calls for participation in the arts. We advocate for our members’ interests and make common cause with the Francophone arts community.
We affirm the legitimacy of federal support for the English-speaking community in Quebec, a recognized Official Language Minority Community (OLMC); this funding enables the important work carried out by its various community organizations. We also wish to stress its particular impact on the continued vitality of Quebec’s English-language arts and culture community, which faces unique challenges compared to the province’s Francophone sector.
According to a Hill Strategies (2023) analysis of the most recent census data, there are 13,800 English-speaking artists in Quebec, representing 32 percent of all artists in the province. Only Quebec and New Brunswick boast such a large proportion of minority-language artists within their arts sectors. Despite their significant representation in the field, the median employment income of English-speaking artists is 21 percent lower than that of their Francophone colleagues in Quebec, and their median personal income from all sources is 17 percent lower. Furthermore, the median personal income of English-speaking artists in Quebec ($31,000) is essentially on par with that of Francophone artists in the rest of Canada ($30,400).
While this paints the picture for the arts and culture sector, it also affirms more general statistics documented elsewhere: English speakers comprise 14.9 percent of the population of Québec, but represent 23 percent of all Quebecers living in poverty, experiencing a significantly higher unemployment rate.
Overall, the data directly contradicts the report’s sweeping assertions that we are a “false minority” and that there is an “asymmetry” with the challenges experienced by Francophone communities outside of Quebec.
Far from a force for anglicization, the English-language arts community is deeply rooted within Quebec society and proudly contributes to the diversity and vitality of Quebec culture, whether at home, in the rest of Canada or on the international stage. Indeed, the international success of countless English-speaking artists creates new opportunities for artists from both linguistic communities and reinforces Quebec’s reputation as a society where the arts are deeply valued.
The federal support for organizations such as ELAN and its sister organizations supports this contribution by providing crucial services to the English-language arts and culture community, which is subject to significant levels of precarity yet which nevertheless continues to produce high-quality work. It allows English-speaking Quebecers from a wide range of backgrounds to tell their own stories and contribute to the vitality of their communities, and indeed the diversity of Quebec society as a whole.
ELAN, QWF, QDF and AELAQ have always supported the protection of the French language in Quebec and have sought to collaborate with the Francophone arts community in pursuing our many common objectives for the sector whenever possible. To that end, we support the continued collaboration and exchange between English-speaking and Francophone artists in artistic creations that help to build bridges between our linguistic communities. So too do we champion the work – and federal funding — of French-language organizations outside of Quebec to preserve the culture and vitality of their Official Language Minority Communities.
We firmly believe that the legitimate use of federal OLMC funds to support the English-speaking community – a diverse community with its own unique needs and challenges – in no way undermines these values. Rather, it helps English-speaking Quebecers contribute more fully to the richness and diversity of Quebec and Canada’s cultural landscape.